Le son du CPE
Le 02 avril 2006

Tout a commencé par une manif contre le CPE. Si vous enlevez le mot CPE ça fait une manif salariale assez ordinaire, sauf que cette fois là, il y avait vraiment beaucoup de monde.
A Rennes, où ont été pris ces sons, il y avait entre 30000 et 50000 personnes d'après machin et bidule.
Le cortège est parti de la gare pour y revenir. Un tourner en rond assez symbolique ma foi... Autant frapper dans un oreiller.
C'était gai et animé, les gens y croyaient et moi avec eux.

Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, une petite présentation s'impose.
CPE Presentation.mp3 - 839 Ko

Et c'est parti...
CPE Manif.mp3 - 5051 Ko

A la fin de la manif des milliers d'étudiants et de lycéens sont restés sur la place de la gare. Une violente averse les a poussés à l'intérieur. Tous n'ont pas pu rentrer (une moitié environ).
Pour une fois la gare était animée. L'humeur était joyeuse et ludique, sauf peut-être celle des agents de la SNCF et des commerçants surveillant leurs vitrines mais, même eux n'avaient pas l'air trop inquiets.
Les panneaux d'affichage annonçaient : Le traffic est interrompu en raison de la présence de manifestants dans la gare.
Une polyphonie de bombardes, djembés, bidons, cornes, sifflets et autres trucs à faire du bruit, sans compter les discussions, cris et rires en tous genres. Le tout dans un enthousiasme partagé.
Mais l'air avait une drôle d'ambiance. Même les yeux fermés, il n'était pas difficile de deviner que ce n'était pas un départ en vacances : 1000 Colonies et voyages organisés dans un même lieu n'auraient pas fait autant de bruit.
CPE Gare.mp3 - 3049 Ko

Et puis tout le monde est parti, laissant la gare dans un état à peu près ordinaire (En tout cas je n'ai pas entendu parler de détérioration par la suite).
Comme il n'y avait plus de parcours prévu, un cortège diffu (quelques milliers de personnes quand même) est parti pour refaire le chemin à l'envers.
Avenue Janvier, un bout des quai, une rue pour rejoindre le boulevard de la Liberté, et, au milieu du boulevard, un cordon de CRS qui bloquait le passage. Les gens se sont aglutinés devant, à une distance de 50 mètres. Des étudiants se sont approchés des CRS pour leur demander de laisser passer le cortège mais apparemment, ils n'avaient pas envie de bouger ni même de répondre. Les "casseurs" ont commencé à s'organiser, les premières poubelles ont brulées. Des étudiants tentaient de s'opposer aux "casseurs". Quand ils étaient trop peu nombreux, ça finissait en baston, sinon les autres s'éloignaient. Les CRS regardaient. Puis ils ont chargé. Il est intéressant de noter que la première personne à avoir reçu un coup de matraque est le premier étudiant qui était venu pacifiquement demander qu'on laisse passer le cortège.
CPE Liberte.mp3 - 3198 Ko

Place de Bretagne.  La place est grande, les CRS essayaient de regrouper la foule en bloquant certaines issues. Ils chargeaient puis reculaient. Les bombes larcrymo faisaient désormais partie du décor. C'est con mais les coups de matraques et les coups de bottes ça fait pas de bruit et sur un enregistrement ça rend rien du tout. Mais on entend quand même les manifestants observant les scènes impuissants. Quelques uns ,qui n'avaient pas l'air de "casseurs", ont été embarqués. Cela semblaient pouvoir durer longtemps puis à la surprise générale, les CRS sont partis.
Il est également intéressant de noter que l'attitude des CRS change suivant les circonstances :
- S'il n'y a personne, il tapent
- S'il y a quelques témoins ils tapent aussi, mais un peu moins.
- S'il y a des journalistes ils semblent redevenir civilisé. (Quand on voit 4 ou 5 CRS matraqué un type, ils ont l'air un peu barbares, ils ne leur manquent plus que les plumes).
En tout cas, tous ces cas de figures ont un point commun : Ils tapent celui qui court le moins vite ou qui s'est approché trop prêt.
CPE République.mp3 - 2445 Ko

Une foule de plus en plus diffuse, mais toujours aussi nombreuse traversa le pont de la Mission, pris les quais. Les abris bus et un 4x4 servaient de défouloire à certains. Place de la mairie : Rien à voir, circulez. Place du parlement, nous retrouvions enfin nos accolytes les CRS.
A gauche du Parlement de Bretagne : Les CRS, les "casseurs", des manifestants et des passants. Devant le parlement : Un village auto géré, installé là depuis quelques jours, le "Pré Krité".
A droite : Les CRS, des pacifistes et des passants. Un des manifestants tentait  de discuter avec les CRS mais ils restaient désespérément muets. Ils ont quand même souri tous en coeur à une blague de notre artiste du moment (s'il se reconnait qu'il me laisse un mot). Mais ça ne pouvait durer. Le naturel a vite repris le dessus et les CRS ont chargé. Coups, course, lacrymo, explosion. Le "Pré Krité" à tenu le coup, quelques tentes ont pliées mais n'ont pas rompues.
Mais retrouvons notre artiste.
CPE Pacifiste.mp3 - 4309 Ko

Il était environ 19h30, je suis parti une heure plus tard. L'animation a duré jusque tard dans la nuit. On a félicité 2 touristes japonais d'avoir choisi ce jour pour visiter Rennes : Comme ça vous connaitrez la France en générale pour ses rapport avec le pouvoir et la Bretagne en particulier  pour ces canettes de bières volantes !


C'est tout pour aujourd'hui.
N'hésitez pas à me laisser un mot.

Kenavo.


Le 04 avril 2006

 Il est 20h30, j'arrive de Rennes. Pour le son on verra plus tard (ce week end sans doute).Mais j'ai quelques remarques à faire.

Par rapport à aujourd'hui, l'"after" du 28 mars me laisse un souvenir "bon enfant". Bien sur il y a eu de la casse, des lacrymos, des charges de CRS mais il y avait aussi des choses comme le dialogue avec les CRS , on pouvait aussi entendre rire. Et puis il y avait 2 types de manifestants : Ceux qui manifestaient contre le gouvernement et ceux qui manifestaient leur haine de la société. Les premiers atténuaient la violence des seconds. Aujourd'hui, à partir de 18h il n'y avaient plus que des seconds, les premiers avaient changé de position. Casser du CRS et des vitrines pour se défouler de ne pas pouvoir les casser eux. Il y a un début d'organisation improvisée et spontanée. Ils ont même chargé les CRS mais se sont arrêtés avant de les atteindre.
J'ai discuté avec un étudiant qui disait que le CPE n'était finalement qu'un détail, c'était le pouvoir en place qui les écoeurait.
En les voyant et en les écoutant j'ai pensé qu'ils s'éveillaient à la politique et qu'ils se rendaient compte que tout n'était que mensonge et faux semblant, nous n'étions pas en république ni en démocratie seulement en Monarchie Electorale. Un roi et ses seigneurs qui décident ce qui est bon pour le peuple, pour la france d'en bas.
Un roi qui en ce moment lutte pour conserver sa couronne et ses seigneurs qui le protégent.

C'est tout pour aujourd'hui.
N'hésitez pas à me laisser un mot.

Kenavo.


Le 09 avril 2006
(Jai réparé le bouton "Ecrivez moi")

Le 04 avril vers 18 heure, j'allais chercher ma moto, sagement garée à coté de la cathédrale. Le bas de la place des lices m'a paru un peu chargé de monde. En m'approchant j'ai vu qu'en fait tout ce passait un peu plus loin et en arrivant au pied de la cathédrale, il y avait, à droite les CRS, à gauche les manifestants et au centre je devinais la moto cachée dans un angle. Bon, ben ya plus qu'à attendre...
Heureusement j'avais mon micro.
Un peu plus tôt, vers 15 heure 30, il y avait une réunion place des lices pour décider des actions à venir. Tout semblait plus calme que le mardi précédent. Ce n'était qu'une apparence...
Les hostilités commencérent donc pour moi vers 18 heure 30, pour les autres protagonistes, elles avaient commencé depuis un moment. Tout le monde était chaud.

CPE2 Mise en place.mp3

Les charges et les retraits des CRS furent nombreux. Au début je me suis fait piéger. Pensant assister à une manif du type de la semaine dernière, je suis entré dans la foule. Hélas !!! Les gentils étudiants étaient partis, il n'y avait plus que les méchants. Au moment où je m'aperçevais du bins, les CRS se mirent à charger en lançant des lacrymo. J'ai un moment d'hésitation :
Cours-je ? ou reste-je ?
J'ai pris l'air de rien et j'ai laisser passer les CRS.
D'un coté comme de l'autre les forces s'étaient organisées. Coté des manifestants, les grandes gueules hurlaient des ordres que les autres, heureusement, ne suivaient pas. Ils ont même essayé de charger mais sans doute que le coeur n'y était pas.

CPE2 Lacrymo.mp3

Puis les CRS ont dégagé la rue et les manifestants se sont dirigés vers cette chère place de Bretagne. Certains ont vite remarqué que les pavés c'était pas pratique. Les grilles de fontes entourant les arbres semblaient plus adaptées. En les projetant violemment sur un coin de trottoir elles cassaient (Cours de physique : Travaux pratiques). Les plus petits morceaux servaient de projectiles pour les CRS, les plus gros pour les abris bus et les vitrines (sympa, ça aurait pu être le contraire...)
Les contenaires à verre étaient également une source importante d'engins de destruction.

CPE2 Casse.mp3.

C'est tout pour aujourd'hui.
N'hésitez pas à me laisser un mot.

Kenavo.

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